Drone ATOM (Potensic) : débrider la limite de hauteur de vol pour monter à plus de 120 mètres

Le drone Atom de Potensic pèse moins de 250 grammes. Il relève de la catégorie C0 et comme tel, il n’est pas autorisé à évoluer à une hauteur de vol supérieure à 120 mètres. Il est cependant possible de dépasser la limite de 120 mètres. Cet article explique comment piloter un drone Atom de Potensic au dessus de cette limite d’altitude.

Voler en catégorie C0 ne signifie pas voler sans contrainte

La réglementation en matière de drones prévoit l’interdiction de faire évoluer l’engin à une altitude de plus de 120 mètres par rapport au point de décollage pour les appareils de la catégorie ouverte C0. Le drone Atom de Potensic est soumis à cette limitation de hauteur de vol. L’altitude à prendre en compte est la hauteur de vol c’est à dire l’altitude relative au sol et non l’altitude relative au point de décollage ou l’altitude absolue (relative au niveau de la mer) : si le drone décolle d’un point situé à 1000 mètres, il est permis de le faire voler jusqu’à une altitude de 1120 mètres. C’est d’ailleurs cette altitude relative que donne l’application Potensic Pro qui permet de faire voler le drone.

Pourquoi une hauteur limitée à 120 mètres ?

Une altitude limitée par la réglementation pour éviter les collisions avec d’autres aéronefs

Cette limite de 120 mètres qui équivaut à la limite de 400 pieds en vigueur aux États-Unis par exemple est destinée à éviter les collisions avec des avions ou d’autres aéronefs et donc des accidents.

Même en faisant abstraction de la réglementation, il est recommandé de s’en tenir à cette altitude maximum.

120 mètres suffisent dans la plupart des cas

120 mètres correspond à une altitude déjà conséquente et suffisante dans la plupart des situations dans lesquelles on peut être amené à faire voler son drone. Il y a quelques cas dans lesquels la prise de vue depuis un drone évoluant à plus de 120 mètres de son point de décollage justifie qu’on soit tenté de lever la contrainte, sans pour autant avoir ou vouloir investir des sommes importantes par exemple pour le recours à un pilote professionnel qui disposerait de toutes les autorisations requises pour voler dans la plus complète légalité. Certains possesseurs de drones ont aussi de l’intérêt pour la manière dont fonctionne l’appareil et souhaitent que soit mise à leur disposition une solution leur permettant d’explorer les paramètres de l’engin, d’en personnaliser le comportement et d’en tester les limites.

Faire obstacle au fonctionnement normal recommandé par le fabricant est une pratique DANGEREUSE à la fois pour le drone qui risque d’être endommagé et pour les tiers et leurs biens qui risquent eux aussi de subir des dommages. Entre autres accidents et incidents, le risque de collision avec un aéronef peut avoir des conséquences dramatiques. Faire voler un drone au dessus de la limite de 120 mètres est aussi un DÉLIT, et les sanctions sont conséquentes (1 an de prison et 75000 € d’amende). Enfin, il est probable que l’assurance responsabilité civile que tout possesseur de drone devrait avoir souscrit ne couvre pas les dommages liés à une utilisation de l’engin qui serait contraire à la réglementation en vigueur.

Vous voilà prévenu : il ne faut pas voler au dessus de 120 mètres. C’est risqué pour vous comme pour les tiers qui partagent avec votre drone l’espace aérien, c’est aussi le plus souvent inutile et dans l’immense majorité des cas, c’est complètement illégal.

En résumé voler au dessus de 120 mètres c’est :

  • DANGEREUX POUR LES AUTRES USAGERS
  • DANGEREUX POUR LE DRONE
  • CONTRAIRE À LA RÉGLEMENTATION
  • INUTILE LA PLUPART DU TEMPS

Les « obstacles artificiels » : un cas particulier

Il y a un cas où l’altitude maximale relative au point de décollage que peut atteindre votre drone peut être supérieure à 120 mètres tout en étant conforme à la réglementation. À ma connaissance, c’est le seul. Il s’agit du cas où, dans un rayon horizontal de 50 mètres autour d’un obstacle artificiel de plus de 105 mètres de hauteur, l’entité responsable de cet obstacle peut exiger que le survol ne puisse intervenir qu’à une altitude supérieure de 15 mètres à la hauteur de l’obstacle.

On trouve en effet au chapitre 6.2 du guide de la catégorie ouverte édité par la direction générale de l’aviation civile cette mention :

Survol des obstacles artificiels
Lorsqu’un aéronef sans équipage à bord évolue dans un rayon horizontal de 50 mètres
autour d’un obstacle artificiel d’une hauteur supérieure à 105 mètres, l’altitude maximale
peut être augmentée jusqu’à 15 mètres au-dessus de la hauteur de l’obstacle à la demande
de l’entité responsable de cet obstacle

Par exemple, si l’entité responsable d’un obstacle artificiel de 125 mètres souhaite que l’obstacle et les terrains situés dans un rayon de 50 mètres soit survolé à plus de 15 mètres du sommet de l’obstacle, le survol ne pourra se faire au dessus de cette zone qu’à 125 + 15 = 140 mètres.

D’autres choses à savoir si l’on envisage de piloter un drone en catégorie C0

Les fabricants de drones de moins de 250 grammes mettent en avant l’absence de contraintes administratives pour voler en catégorie C0 et en particulier le fait qu’il n’est pas obligatoire de disposer d’une licence de télépilote ou qu’il n’y a aucune contrainte administrative du fait du faible poids des drones de ce type et du faible risque qu’ils font courir aux tiers évoluant au sol ou dans les airs à proximité du drone volant en C0.

Si l’on va regarder un peu plus dans le détail, ce n’est pas tout à fait vrai dès lors que le drone dispose d’un équipement permettant de capter des images ou des vidéos, ce qui est le cas de la plupart des drones de ce type. Dans ce cas, il faut procéder si l’on se trouve en France à l’enregistrement de l’appareil et du pilote dans le registre tenu à jour par la direction générale de l’aviation civile. Cette inscription se fait sur le portail AlphaTango.

Comment s’affranchir de cette limitation de la hauteur de vol à 120 mètres avec le drone Atom de Potensic ?

Voici, pour une utilisation dans ce seul cas, une manière simple de débloquer la limite de 120 mètres sur les drones Atom de marque Potensic. Elle se base sur le fait que jusqu’à un version relativement récente de l’application Android Potensic Pro à installer sur le smartphone qui sera branché à la télécommande pour faire voler l’appareil, l’utilisateur pouvait encore aller au delà de la limite de 120 mètres, moyennant des avertissements et des invitations à confirmer son souhait d’aller plus haut en déchargeant Potensic de toute responsabilité. En rétrogradant l’application vers cette version, on reprend la main sur l’altitude maximale de la barrière virtuelle (geofence) qui peut dès lors être poussée.

Rétrograder l’application Potensic Pro vers une version qui ne limite pas l’altitude à 120 mètres.

La version la plus récente des versions qui sont sans limitation d’altitude à 120 mètres est la version 5.6.0.

À l’heure où j’écris ces lignes, la version la plus récente qui peut être téléchargée sur le Google Play Store est la version 5.9.0.

Pour installer l’ancienne version sur le smartphone à connecter à la télécommande :

  1. désinstaller Potensic Pro si elle avait déjà déjà installée depuis le Google Play Store,
  2. télécharger (fichier apk) la version 5.6.0 de Potensic Pro : on peut se rendre par exemple sur apkpure.com et afficher toutes les versions antérieures à la 5.9.0.
  3. installer l’application dans sa version 5.6.0 en utilisant le programme d’installation du kit (il faut pour cela avoir activé l’installation d’applications depuis une source inconnue dans les paramètres avancés du smartphone.

Empêcher la mise à jour de l’application Potensic Pro

Lorsqu’on lance l’application, une vérification de l’existence d’une mise à jour est effectuée automatiquement et une invite apparaît sur l’écran suggérant la mise jour de l’application.

Si on répond oui à cette proposition, la version la plus récente est installée et dans cette version plus récente, l’altitude maximale définie dans les paramètres de sécurité de l’application est de 120 mètres.

L’invite apparait régulièrement à l’écran et c’est assez pénible.

Pour contourner le problème, il faut empêcher l’application d’accéder au serveur qu’elle interroge pour connaître la dernière version disponible pour l’application Potensic Pro et proposer la mise à niveau si la version installée est plus ancienne que la dernière version du Google Play Store. Pour cela, utilisez une application de type firewall ou VPN qui bloque l’accès à certaines ressources comme Adguard, et indiquez à votre application qu’il n’est pas permis de se connecter au serveur vers lequel l’application envoie une requête pour demander si une version plus récente de l’application Potensic Pro est disponible.
L’adresse à bloquer est (à l‘heure où j’écris ces lignes) :

https://appserver.depstech.com/index.php/api/app/updateapp

Désactiver la mise à jour automatique des applications dans les paramètres du Play Store

Il est possible que la nouvelle version soit installée automatiquement après quelques temps si vous ne maintenez pas ce blocage. C’est l’application Play Store qui est responsable de cette mise à jour, car elle vérifie régulièrement si une version plus récente est disponible et passe silencieusement l’application à la nouvelle version.

Pour éviter cela, désactivez la mise à jour automatique des applications dans les paramètres du Play Store.

Paramètre à modifier dans l’application Potensic Pro pour voler à plus de 120 mètres avec le drone Atom

Rendez-vous ensuite dans les paramètres de sécurité de l’application. Vous pouvez désormais choisir une hauteur maximale supérieure à 120 mètres.

La version 5.6.0 permet de porter l’altitude relative maximale à 800 mètres, mais attention à la qualité des communications entre le drone et la télécommande : lorsque le drone est à la verticale de l’opérateur, la qualité du retour vidéo se dégrade très vite. Le manuel rédigé par le fabricant suggère d’ailleurs de placer le drone à une distance raisonnable en avant du télépilote pour maintenir une bonne qualité du signal lorsque l’appareil est à une altitude relative importante. Attention aussi au vent qui est généralement plus fort en altitude et qui, s’il est dans les plages d’intensité acceptables pour le drone, pourrait ne plus l’être à mesure que l’on monte dans l’atmosphère.

Bon vol !

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