Les anciens agendas au bon vieux papier gardent, plus sûrement que nos tablettes et autres téléphones malins au silicone et à l’or fin, trop vite changés et jetés, ce qui fait notre passé simple.
Quelle surprise de retrouver, avec les rendez-vous et les commentaires griffonnés en vitesse, avec les listes de choses à faire jamais complètement biffées, quelques feuilles arrachées à un carnet, quelques billets de train, de vieilles facturettes jaunies… ! Les pauvres reliques disent souvent mieux que la mémoire défaillante, et de manière incidente, les émois, les joies, les oublis et les projets rêvés pour l’avenir.
Et les calendriers usagés d’abord inutiles et méprisés de devenir avec le temps les presses où sèchent des spécimens comme ramassés par un botaniste du souvenir, en attendant d’être rangés et classés dans une sorte d’herbier de l’affect.